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Eventails et Encyclopédie
Hand Fans and Diderot's Encyclopédie
I apologize to our English speaking readers for not giving a translation of this page. The Eighteenth century fanmaking vocabulary was often in French, and many terms cannot be translated, or with the risk of misleading those we want to help. So we ask our readers to forgive us, to look at their documentation and if they have learnt some French here or there, to be confident in their talent. French and English were nearer in those times than they are now, and many old French terms have a counterpart in old fashioned English. However you can see at the bottom of this page the 1728 Fan article in the Chambers Cyclopaedia. And of course, do not hesitate to email me if needed. PHB

titre

(Bibliothèque Mazarine, Paris)

Tous les ouvrages consacrés à l’histoire des éventails mentionnent les pages que consacre à ces objets l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, publiée à partir de 1751, largement inspirée de celle publiée auparavant au Royaume-Uni par Ephraim Chambers, mais à la vocation plus étendue, et qui a été un élément essentiel de l’ « Europe des Lumières », caractéristique du siècle des philosophes et annonciatrice de l’époque des révolutions politiques et techniques.
Toutefois ces ouvrages ne peuvent citer in extenso les articles de l’Encyclopédie, et le font parfois à partir de la postérieure Encyclopédie Méthodique de Panckoucke voire à partir d’éditions pirates ou d’entreprises concurrentes comme le Dictionnaire raisonné universel des Arts et Métiers de Philippe Macquer puis de l’Abbé Jaubert, « portatif » et non illustré. Dans toutes ces publications, il est parfois difficile de savoir qui copie qui. En tout cas, malgré un louable désir de faire partager les connaissances techniques les plus actuelles, elles ne montrent que rarement les procédés les plus récents, et parfois reproduisent des ouvrages techniques datant de plusieurs décennies.  Ainsi, au moment de sa publication  l’Encyclopédie « a un caractère retardataire » et « renferme une splendide collection de procédés routiniers et de traditions techniques souvent périmées »  (Roland Mousnier, Progrès technique et progrès scientifique en Europe au XVIIIe siècle, Paris, Plon, 1958, p. 232).

 Cela nous paraît bien être le cas de ce qui concerne les éventails. Ce qui est décrit par l’Encyclopédie en 1756, date de parution du volume comportant l’article Éventailliste nous paraît en effet assez obsolète et même en partie erroné. Cela l’est plus encore quand Macquer puis l’abbé Jaubert publient leurs successives éditions en 1766, 1773 etc.
Quoi qu’il en soit, il nous a paru judicieux de proposer ici l’ensemble des articles évoquant les éventails dans l’Encyclopédie, en omettant toutefois ceux où le mot est pris dans un sens figuré. Nous le faisons d'après l’excellente Édition Numérique Collaborative et Critique de l’Encyclopédie (http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/) mise en ligne par l’Académie des Sciences à partir d’un exemplaire de la première édition de Paris (Bibliothèque Mazarine, quai de Conti, Paris). C’est d’ailleurs l’intéressante exposition « Oser l'Encyclopédie. Un combat des Lumières »  proposée par cette illustre Bibliothèque du 20 octobre 2017 au 19 janvier 2018 qui nous a donné l’idée de regrouper ici ces informations. Nous les retranscrivons sans les modifier, nous permettant cependant de donner aux mots une orthographe plus récente, afin de faciliter les recherches et par souci pour nos lecteurs étrangers.

Bonne lecture donc. Les seules illustrations sont celles, bien connues, des planches de l’Encyclopédie (en bas de page). Nous ajoutons aussi le "Vocabulaire de l'Art de l'Eventailliste", que nous ne trouvons pas dans l'Encyclopédie de la Mazarine, mais dans les Arts et métiers mécaniques, Volume 2, de Panckoucke (1789) ainsi que l'article de la Cyclopaedia de Chambers (1728). L'examen de cet article (en anglais) montre que si les auteurs français de l'Encyclopédie laissent penser que les feuilles des éventails étaient dorées ou argentées, c'est suite à une mauvaise lecture de Chambers, qui parle en réalité de la dorure des brins.


Ais à coller, bout de planche d’un bois léger & uni, qui a la forme de la moitié d’un cercle dont on aurait enlevé un petit segment, en sorte que les deux arcs terminés par la corde de ce segment & par le diamètre fussent égaux de part & d’autre. Ces ais sont à l’usage de ceux qui peignent en éventail ; c’est là-dessus qu’ils collent leurs papiers, ou peaux ; ces papiers ou peaux ne sont collés que sur les bords de l’ais. Voyez de ces ais Pl. de l’éventailliste. 11. 12. 13. 14.

Bois d’un éventail, signifie les flèches & les maîtres brins de bois, écaille, ivoire, ou autres matières, dont on se sert pour monter un éventail. Le bois d’un éventail est composé de deux montants ou maîtres brins, & de dix-huit ou vingt flèches, qui sont collées par en-haut entre les deux feuilles, & joints ensemble en bas par un clou ou cheville de fer qui les traverse, & qui est rivée des deux côtés. Voyez Éventail, & la figure 24. Pl. de l’Éventailliste. Ce sont les Tabletiers qui les fabriquent, & qui se servent pour cet effet de limes, de scies, d’équerres, de forêts, &c.

Brin, maître-brin, (terme d’Éventailliste.)​​ ce sont deux longs montants de bois, d’écaille, d’ivoire, &c. auxquels sont collées les deux extrémités du papier d’un éventail, & entre lesquels les flèches sont resserrées. Voyez Éventail. Voyez les fig. 22. & 24. Pl. de l’Éventailliste.

Coquille, s. m. (Peintre éventailliste.)​​ petites coquilles de moules de rivière, dans lesquelles on fixe par le moyen d’une gomme, de l’or, de l’argent ou autre métal moulu & réduit en poudre, à l’usage des Peintres, des Éventaillistes. On couvre la coquille d’un papier qu’on lie dessus, afin de garantir la matière qui y est contenue, de la poussière & autres ordures.

Coquillier, s. m. en terme d’Éventailliste​​, est une boîte divisée par de petites barres de bois en plusieurs cellules, dans lesquelles ils placent les coquilles qui contiennent les couleurs dont ils se servent. Voyez la fig. 23. Pl. de l’Éventailliste.

DAIRI ou DAIRO (le), s. m. Hist. du Jap.​​ c’est aujourd’hui le souverain pontife des Japonais, ou comme Kœmpfer l’appelle, le monarque héréditaire ecclésiastique du Japon. En effet, l’empire du Japon a présentement deux chefs ; savoir, l’ecclésiastique qu’on nomme dairo, & le séculier qui porte le nom de kubo. Ce dernier est l’empereur du Japon, & le premier l’oracle de la religion du pays.

[…] Quand le dairi régnait au Japon, & qu’il marchait, dit l’auteur de l’ambassade des Hollandais, il ne devait point toucher la terre ; il fallait empêcher que les rayons du soleil ou de quelqu’autre lumière ne le touchassent aussi ; c’eût été un crime de lui couper la barbe & les ongles. […] [Deux gentilshommes] marchaient à côté ; l’un d’eux agitait sans cesse un éventail pour rafraîchir le pontife, & l’autre lui portait un parasol.

Drogue, (Art. mechaniq.)​​ c’est ainsi que les Artistes appellent toute composition dont ils font un secret. Ainsi la drogue des Éventaillistes n’est autre chose qu’un mélange de gomme arabique & de miel, délayés dans de l’eau. Voyez Éventail.

Ébaucher, en terme d’Éventailliste​​, c’est peindre d’une couleur un peu plus légère que celle dont on s’est servi pour coucher ; ou plutôt c’est former les premières ombres. Voyez Peinture.

ÉVENTAIL, instrument qui sert à agiter l’air & à le porter contre le visage, pour le rafraîchir dans les temps chauds. La coutume qui s’est introduite de nos jours parmi les femmes, de porter des éventails, est venue de l’Orient, où la chaleur du climat rend l’usage de cet instrument & des parasols presqu’indispensable. Il n’y a pas long-tems que les femmes européennes portaient des éventails de peau pour se rafraîchir l’été ; mais elles en portent aujourd’hui​​aussi-bien en hiver qu’en été, mais c’est seulement pour leur servir de contenance.

En Orient on se sert de grands éventails de plumes pour se garantir du chaud & des mouches. En Italie & en Espagne, on a de grands éventails carrés, suspendus au milieu des appartements, particulièrement au-dessus des tables à manger, qui, par le mouvement qu’on leur donne & qu’ils conservent long-tems à cause de leur suspension perpendiculaire, rafraîchissent l’air en chassant les mouches.

Chez les Grecs on donne un éventail aux diacres dans la cérémonie de leur ordination ; parce que dans l’église grecque, c’est une fonction des diacres que de chasser avec un éventail les mouches qui incommodent le prêtre durant la messe.

Vicquefort, dans sa traduction de l’ambassade de Garcias de Figueroa, appelle éventails certaines cheminées que les Persans pratiquent pour donner de l’air & du vent à leurs appartements, sans quoi les chaleurs ne seraient pas supportables. Voyez-en la description dans cet auteur, pag. 38.

Présentement ce qu’on appelle en France, & presque par toute l’Europe, un éventail, est une peau très-mince, ou un morceau de papier, de taffetas, ou d’autre étoffe légère, taillée en demi-cercle, & montée sur plusieurs petits bâtons & morceaux de diverses matières, comme de bois, d’ivoire, d’écaille de tortue, de baleine, ou de roseau.

Les éventails se font à double ou à simple papier.

Quand le papier est simple, les flèches de la monture se collent du côté le moins orné de peinture ; lorsqu’il est double, on les coud entre les deux papiers, déjà collés ensemble, par le moyen d’une espèce de longue aiguille de laiton, qu’on appelle une sonde. Avant de placer les flèches, ce qu’on appelle monter un éventail, on en plie le papier, en sorte que le pliage s’en fasse alternativement en-dedans & en-dehors.

Ayez pour cet effet une planchette bien unie, faite en demi-cercle, un peu plus grand que le papier d’éventail ; que du centre il en parte vingt rayons égaux, & creusés de la profondeur de demi-ligne ; prenez alors l’éventail, & le posez sur la planchette ; le milieu d’en-bas appliqué sur le centre de la planchette ; fixez-le avec un petit clou puis l’arrêtant de manière qu’il ne puisse vaciller, soit avec quelque chose de lourd mis par en-haut sur les bords, soit avec une main ; de l’autre pressez avec un liard ou un jeton le papier, dans toute sa longueur, aux endroits où il correspond aux rayes creusées à la planche : quand ces traces seront faites, déclouez & retournez l’éventail la peinture en-dessus ; marquez les plis tracés, & en pratiquez d’autres entre eux, jusqu’à ce qu’il y en ait le nombre qui vous convient : ce pliage fait, déployez le papier, & ouvrez un peu les deux papiers de l’éventail à l’endroit du centre ; ayez une sonde de cuivre plate, arrondie par le bout, & large d’une ligne ou deux ; tatonnez & coulez cette sonde jusqu’en-haut, entre chaque pli formé où vous avez à placer les brins de bois de l’éventail : cela fait, coupez entièrement la gorge du papier fait en demi-cercle ; puis étalant les brins de votre bois, présentez en chacun au conduit formé par la sonde entre les deux papiers ; quand ils seront tous distribués, collez le papier de l’éventail sur les deux maîtres brins ; fermez-le ; rognez tout ce qui excède les deux bâtons, & le laissez ainsi fermé jusqu’à ce que ce qui est collé soit sec, après quoi l’éventail se borde.

Les flèches se trouvent prises assez solidement dans chaque pli, qui a environ un demi-pouce de large : ces flèches qu’on nomme assez communément les bâtons de l’éventail, sont toutes réunies par le bout d’en-bas,​ & enfilées dans une petite broche de métal, que l’on rive des deux côtés : elles sont très-minces, & ont quatre à cinq lignes de largeur jusqu’à l’endroit où elles sont collées au papier ; au-delà, elles ne sont larges au plus que d’une ligne, & presqu’aussi longues que le papier même : les deux flèches des extrémités sont beaucoup plus larges que les deux autres, & sont collées sur le papier qu’elles couvrent entièrement, quand l’éventail est fermé : le nombre des flèches ou brides ne va guère au-delà de vingt-deux : les montures des éventails se font par les maîtres Tabletiers, mais ce sont les Éventaillistes qui les plient & qui les montent.

Les éventails médiocres sont ceux dont il se fait la plus grande consommation : on les peint ordinairement sur des fonds argentés avec des feuilles d’argent fin, battu & préparé par les Batteurs d’or : on en fait peu sur des fonds dorés, l’or fin étant trop cher, & le faux trop vilain. Pour appliquer les feuilles d’argent sur le papier, aussi-bien que pour faire des ployés, on se sert de ce que les Éventaillistes appellent simplement la drogue, de la composition de laquelle ils font grand mystère, quoiqu’il semble néanmoins qu’elle ne soit composée que de gomme, de sucre candi & d’un peu de miel, fondus dans de l’eau commune, mêlée d’un peu d’eau-de-vie : on met la drogue avec une petite éponge ; & lorsque les feuilles d’argent sont placées dessus, on les appuie légèrement avec le pressoir, qui n’est qu’une pelote de linge fin remplie de coton : si l’on emploie des feuilles d’or on les applique de même.

Lorsque la drogue est bien sèche, on porte les feuilles aux batteurs, qui sont ou des relieurs ou des papetiers, qui les battent sur la pierre avec le marteau ; ce qui brunit l’or & l’argent, & leur donne autant d’éclat que si le brunissoir y avait passé. Voyez les figures de l’Éventailliste.

ÉVENTAILLISTE, s. masc. marchand qui fait & vend des éventails. On a dit autrefois Eventailler.

La communauté des maîtres Éventaillistes n’est pas fort ancienne : leurs statuts sont postérieurs à la déclaration de 1673, par laquelle Louis XIV. érigea plusieurs nouvelles communautés dans Paris.

Anciennement les Doreurs sur cuir eurent des contestations avec les marchands Merciers & les Peintres, pour la peinture, monture, fabrique, & vente des éventails ; il leur fut fait défenses en 1674, de prendre d’autre qualité que celle de Doreur sur cuir, & de troubler les Merciers dans la possession où ils étaient de faire peindre & dorer les éventails par les Peintres & Doreurs, & de les faire monter par qui ils voudraient.

Peu après cet arrêt, la nouvelle communauté des Éventaillistes fut érigée, & reçut ses règlements, ​​suivant lesquels il est arrêté que la communauté sera régie par quatre jurés, dont deux seront renouvelés tous les ans au mois de Septembre, dans une assemblée à laquelle tous les maîtres peuvent assister sans distinction.

On ne peut être reçu maître sans avoir fait quatre ans d’apprentissage, & avoir fait le chef-d’œuvre : néanmoins les fils de maîtres sont dispensés du chef-d’œuvre, ainsi que les compagnons qui épousent des veuves ou des filles de maîtres.

Les veuves jouissent des privilèges de leur défunt mari, tant qu’elles restent en viduité ; cependant elles ne peuvent pas prendre de nouveaux apprentis. Voyez le dictionn. & les réglem. du Comm.

FÉMININ, INE, adj. (Gramm.)​​ c’est un qualificatif qui marque que l’on joint à son substantif une idée accessoire de femelle […] Le peuple de Paris fait du genre féminin certains mots que les personnes qui parlent bien font, sans contestation, masculins ; le peuple dit : une belle éventaille, au lieu d’un bel éventail ; & de même une belle hôtel, au lieu d’un bel hôtel.

Feuille, en terme d’Éventailliste​​, c’est une feuille de papier préparée pour recevoir la peinture & les autres ornements dont on a coutume de la décorer. Cette feuille est coupée de façon qu’elle forme un demi-cercle régulier. Voyez l’article Éventail, & les figures de l’éventailliste.

Finir, en terme d’Éventailliste​​, c’est mettre la dernière couleur, & achever parfaitement les peintures d’un éventail.

Flèches, terme d’Éventailliste​​ : c’est ainsi qu’on appelle les petits brins ou morceaux de bois, d’écaille, d’ivoire, &c. qui se placent par un bout, à distances égales, entre chaque pli du papier qui fait le fond d’un éventail, & qui sont joints par l’autre bout par un clou rivé. Voyez Éventail.

Ces brins ont deux parties ; la première, qui occupe la gorge de l’éventail, est de bois ou d’ivoire, ou autre matière ; la seconde, qui entre dans le papier, est toujours de bois flexible. Voyez les figures de l’Éventailliste.

Froid, (Économie animale.)​​ […]nous attachons toujours l’idée d’un sentiment de froideur ou de fraîcheur à l’impression que nous sommes susceptibles de recevoir de l’application, à la surface de notre corps, de l’air renouvelé & de l’eau laissés à leur température naturelle, selon que cette température est plus ou moins éloignée de la nôtre ; ce qui fait que l’air agité par le vent, par un éventail, nous paraît froid ou frais.

GAUFRURE de carton pour Écrans, Boîtes à poudre,​ soit de toilette ou autres, Portefeuilles, Bonnets, couvertures de Livres ou d’Almanachs, &c. papier d’Éventails, &c. dorés ou argentés. Pour gaufrer le carton, on se sert de moules ou de bois, ou de corne, ou d’autres matières […]Pour éventails, écrans, ou autres ouvrages gaufrés, à fleurs d’or & fond d’argent, ou à fleurs d’argent & fond d’or, il faut avoir deux moules ou planches gravées en bois, à rentrées bien justes du même dessein, dont l’une ait les fleurs mates & de re​​lief, & l’autre le fond mate & pareillement de relief, & imprimer sur du papier ce dessein en or & en argent moulu, avec les balles & le rouleau, comme on imprime les papiers de tapisserie. Voyez Papier de Tapisserie. Ces impressions étant sèches, l’on collera le papier sur le carton, & aussitôt on le posera par l’endroit de la dorure & argenture sur une autre planche gravée comme en C, du même dessein que les autres planches, mais les fleurs creusées & en dépouille, & placées dans celle marquée B ; puis les langes rabattus sur le tout, on passera sous la presse, & l’on gaufrera le carton, que l’on retirera promptement pour le mettre sécher. (etc.)

GRAVEUR en cuivre, en acier, au burin, à l’eau forte, en bois, en manière noire, & en clair-obscur, (Arts modernes.)​​ ce sont-là autant d’artistes qui par le moyen du dessein & de l’incision sur les matières dures, imitent les lumières & les ombres des objets visibles. […]

Callot, (Jacques) né à Nancy en 1593, mort dans la même ville en 1635 […] On recherchera toujours ses foires, ses supplices, ses misères de la guerre, sa passion, son éventail, son parterre, & sa grande rue de Nancy. L’esprit & la finesse de sa pointe, le feu & l’abondance de son génie, la variété de ses groupes sans contrastes forcés, font les délices des amateurs.

Habits des Romains, (Hist. anc.)​​ habits particuliers à ce peuple célèbre.

[…]  [L’empereur Auguste] il couchait pendant l’été presque nu, les portes de sa chambre ouvertes, le plus souvent au milieu d’un péristyle, au bruit d’une fontaine dont il respirait la fraîcheur, pendant qu’un officier de sa chambre, un éventail à la main, agitait l’air autour de son lit.

LATANIER, s. m. (Botan.)​​ sorte de palmier des îles Antilles, & de l’Amérique équinoxiale. […]on emploie les feuilles pour couvrir les cases ; plusieurs de ces feuilles étant réunies ensemble, & leurs queues après avoir été fortement liées, composent des balais fort-commodes : on en fait aussi des espèces de jolis parasols, en forme d’écrans ou de grands éventails que les Asiatiques peignent de diverses couleurs

Papier d’Éventail, (Éventaillistes.)​​ les Éventaillistes se sont partagés les différentes opérations de leur art ; les uns ne font que des bois d’éventails, les autres les peignent & dorent ; d’autres ne font que peindre les feuilles ; d’autres qui sont ceux dont il est question dans cet article, préparent les papiers que les autres emploient : d’autres enfin font commerce, sans travailler par eux-mêmes, quoiqu’ils aient tous également & indistinctement le droit de travailler à toutes ces sortes d’ouvrages. Ceux qui travaillent au papier, & qu’on pourrait appeler proprement Papetiers éventaillistes, les doublent ; c’est-à-dire, collent ensemble avec une colle légère deux feuilles de papier de serpente, de la qualité qui convient à l’ouvrage auquel elles sont destinées ; cependant une des deux feuilles est toujours plus belle que l’autre & sert d’endroit à l’éventail ; c’est sur ce côté qu’on fait les plus belles peintures. Pour coller ensemble les deux feuilles de papier, on commence par en coller une par les bords sur un cercle de bois vide, composé d’un demi cerceau & d’une règle, sur lesquels on la colle-avec de l’empois ou autre colle de même nature ; on mouille légèrement le papier avec une éponge pour que l’humidité le fasse étendre, & séchant comme la peau d’un tambour ; en cet état, on laisse sécher le papier ; lorsqu’il est sec, on applique dessus la seconde feuille enduite de colle du côté qu’elle s’applique à la première ; on la lave bien avec une éponge, & on la laisse sécher. Voyez la Planche de l’Éventailliste, dont voici l’explication.

Vignette, femme qui colle des papiers sur des cercles ; papier pour coller.
2. Homme qui apporte le papier.
3. Ouvrier qui colle la seconde feuille de papier qui est l’envers sur la première.​​
4. Ouvrière qui enduit de colle avec un pinceau, la feuille de papier qui doit servir d’envers.
6. Homme qui tient un papier ployé.
7. Ouvrier qui passe le papier à la lisse, qui est faite à-peu-près comme la presse en taille-douce, composée de deux rouleaux entre lesquels passent une table de bois sur laquelle est une platine de cuivre c sur laquelle est un papier d’éventail ; le rouleau supérieur qui est garni de linges est mû par une roue que l’ouvrier fait tourner.
9. & 10. Cercles.
11. Papier collé sur un cercle.
12. Ais sur lequel est un papier collé par les bords avec de la gomme arabique, prêt à peindre.
13. Cercles avec des papiers dessus.
14. Modelé d’un éventail ; la gorge.
15. Papier collé sur un ais, sur lequel on a tracé la forme du modelé.
16. Table à sabler les papiers, c’est-à-dire les couvrir sur une couleur dont ils ont été enduits d’une poussière d’or ou d’argent, au moyen d’un sac avec lequel on la répand uniformément sur tout le papier ; le fond de la table qui est entourée du rebord ; le papier ; le sac où est la poussière. Voyez Aventurine.
17. Pile de cercles garnis de papier.
18. Papier rayé sur la forme à salper.

Planche rayée, en terme d’Éventailliste​​, c’est une planche creusée de distance en distance, en forme de rayons, pour former les plis du papier d’un éventail, en l’y introduisant avec un jeton ou autre chose semblable. Voyez la Pl. de l’Éventailliste.

Plier un éventail, terme d’Éventailliste​​, c’est le monter, y mettre le bois. Il se dit quelquefois seulement des plis qui se font au papier, pour le mettre en état de recevoir la monture.

Pressoir, terme d’Éventailliste​​ ; les maîtres Évent​aillistes appellent ainsi une pelote de linge fin remplie de coton, dont ils se servent à appliquer l’or ou l’argent en feuilles sur les papiers dont ils font leurs éventails. (D. J.) (N.B. = Louis de Jaucourt, 1704-1780)

River, en terme d’Éventailliste​​, c’est rassembler toutes les flèches d’un éventail vers le centre, par le moyen d’un clou qui traverse tous les brins. Voyez la figure qui représente un clou à vis, c’est-à-dire, dont une des têtes est taraudée, & se visse sur la tige du clou qui est faite en vis de ce côté : l’autre tête est rivée.

SIAM, royaume de, (Géog. mod.)​​ royaume d’Asie, dans les Indes orientales. Ce royaume est appelé, par ceux du pays, Muan-Thai, c’est-à-dire, la terre de Thai. Les Malays & les Péguans l’appellent Tziam, d’où vient le nom européen Siam. […]Leurs ecclésiastiques mènent une vie retirée & austère : car ils aspirent dans ce monde à un état de perfection agréable au ciel, & suivi de grandes récompenses, en domptant leurs passions, & mortifiant leurs désirs. Ils ne se marient point tant qu’ils sont dans l’état ecclésiastique, mais vivent ensemble dans des monastères près des temples. Ils vont presque nus, n’ayant qu’un morceau de drap d’un jaune-brun autour de leur ceinture, & un autre morceau qui pend de dessus l’épaule gauche en plusieurs petits plis, & qu’ils déploient lors qu’il pleut pour s’en couvrir les épaules & la partie supérieure du corps. Ils ne couvrent jamais la tête, qui est rasée de près, & portent à la main un éventail de feuilles de palmier, ou de coupeaux de bois.

Sonde, s. f. (terme d’Éventailliste.)​​ c’est une longue aiguille de laiton qui leur sert à ouvrir les papiers, pour y placer les flèches de la monture d’un éventail. (D. J.)

TALAPOINS ou TALEPOIS, (Hist. mod.)​​ c’est le nom que les Siamois & les habitants des royaumes de Laos & de Pégu donnent à leurs prêtres : cependant, dans les deux derniers royaumes, on les désigne sous le nom de Fé. Ces prêtres sont des espèces de moines qui vivent en communauté dans des couvents, où chacun, comme nos chartreux, a une petite habitation séparée des autres. […] Ils portent une tunique de toile jaune qui ne va qu’aux genoux, & elle est liée par une ceinture rouge ;​ ils ont les bras & les jambes nus, & portent dans leurs mains une espèce d’éventail pour marque de leur dignité ; ils se rasent la tête & même les sourcils, le premier jour de chaque nouvelle lune.

TIRINANXES, s. m. (Hist. mod.)​​ les Chingulais ou habitants de l’île de Ceylan ont trois sortes de prêtres, comme ils ont trois sortes de dieux & de temples. […] tous ces prêtres sont vêtus de jaune ; ils ont la tête rasée, & ils portent un éventail pour se garantir du soleil.

TUNQUIN le, (Géog. mod.)​​ royaume d’Asie, dans les Indes. Il est borné au nord & au levant par la Chine, au midi par le golfe & le royaume de la Cochinchine, au couchant par le royaume de Laos. […] Tout est réglé chez les Tunquinois, comme chez les Chinois, jusqu’aux civilités qu’ils se doivent les uns aux autres ; il n’est pas permis de se présenter chaussé chez le roi ; il faut y aller pieds nus sans souliers ; lui seul se sert de pantoufles ; & son fils même, quand il va lui rendre visite, se déchausse à la porte, où il trouve un page avec de l’eau qui lui lave les pieds. Il est encore défendu à qui que ce soit de se servir de son éventail en présence du roi ; & quoique la chaleur soit extrême, tout le monde met son éventail dans la manche, tenant ses mains en repos dans une des manches de sa robe, toutes deux couvertes & appliquées sur la poitrine.

OUVRIERS étrangers, (Polit.​​ & Commerce.​​) On ne sait si le conseil est instruit qu’il y a actuellement en France, & qu’il continue d’y arriver journellement une grande quantité d’étrangers, surtout d’allemands, tous gens de métier.[…] Il faut savoir que le luxe presque inconnu dans la partie de l’Allemagne qui a servi de théâtre à la guerre​​ que nous venons d’y faire, y a germé dans la première année du séjour que nous y avons fait, & y a jeté de très-profondes racines, depuis ce moment jusqu’à celui de notre départ. Il faut savoir qu’indépendamment de notre argent, nous avions laissé en Allemagne nos goûts & nos vices ; ceux-ci y resteront, l’autre (l’argent) nous est déjà rentré ; les femmes y ont pris le parti de la galanterie & de vouloir plaire, & les maris sont devenus on ne sait trop quoi, depuis que la pipe & le vin ont cessé de leur tenir lieu de tout autre plaisir. Ce n’est pas peut-être pour nous le moindre avantage de la dernière guerre, d’avoir changé les mœurs d’une nation voisine & de les avoir rendues un peu plus ressemblantes aux nôtres ; ce procédé pour nous être utile, n’en est pas plus honnête, mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit ici.

Il faut savoir que les filles du plus bas étage qui, à notre arrivée portaient une jolie mine, des souliers cirés, & des bas de laine rouge à coins verts (comble du luxe pour lors connu), ont, aidées de nos lumières, trouvé des moyens qu’elles ignoraient, de se procurer des souliers blancs, des bas de soie blancs, l’éventail & les pompons. Il ne faut pas savoir, car on le sait, que c’est par les goûts du petit peuple qu’on peut juger des progrès du luxe dans tous les ordres d’une nation. Il faut savoir que j’ai vu à Izerlohn, petite ville du comté de la Marck, quatre négociants qui de leur aveu faisaient chacun un commerce d’un million à douze cent mille livres, en tabatières de papier mâché, blondes, gazes, pompons, éventails, & autres chiffons, que deux fois l’année ils venaient faire faire en France, pour ensuite les aller vendre aux foires de Leipzig, & des deux Francforts. […] Article de monsieur Collot, commissaire des guerres​​.

PLANCHES

 

ÉVENTAILLISTE,

 Contenant quatre Planches.

PLANCHE Ière.
La vignette représente l'intérieur de l'atelier où on colle & prépare les papiers d'éventails. Cet atelier est une grande salle à cheminée, pour pouvoir y établir la chaudière dans laquelle on fait cuire la colle de rognures de peaux. Le plafond doit être garni d'un grand nombre de barres de bois, à sept ou huit pieds d'élévation au-dessus du rez-de-chaussée; & la face inférieure de ces barres est garnie de clous-à crochet pour pouvoir y suspendre les cercles sur lesquels les papiers collés sont étendus.

Fig. 1. Colleuse, ouvrière qui colle le papier en l'imbibant de colle avec une éponge qu'elle trempe dans la terrine qui est devant elle. On applique les feuilles de papier serpente deux à deux, les côtés enduits de colle, l'un contre l'autre: a, pile de papier collé: b, terrine où est la colle: c, papier sec, non encore employé, qui avec celui qui est en a, fait la quantité de douze douzaines ou une grosse: d, pile de papier collé.

2. Leveuse qui sépare les unes des autres, les doubles feuilles collées, pour les étendre sur les cercles afin de les faire sécher: e, pile de papier doublé fournie par la colleuse: f, feuille double étendue sur un cercle: g, vase qui contient de l'eau: h, éponge qui sert à la leveuse pour mouiller les parties du papier d'éventail qui s'appliquent aux cercles.

3. Étendeuse, ouvrière qui prend les cercles que la leveuse lui fournit, & les accroche aux clous-à-crochet de l'étendoir.

4. Coupeuse, ouvrière, qui après que les papiers sont secs, prend les cercles les uns après les autres, & en détache les papiers qu'elle empile sur une table: les cercles vides sont empilés par terre, ainsi qu'il sera dit plus bas.

5. Arrondisseuse, ouvrière qui avec des ciseaux rogne ou arrondit deux des angles du papier.

6. Pierre & masse, semblables à celles des Relieurs, avec lesquelles on lisse ou bat les papiers.

Bas de la Planche.

Fig. 1. Développement en grand de quelques parties de l'étendoir.
A B, portion de la lambourde qui traverse la salle: cette lambourde est entaillée pour recevoir les chevrons C D, c d garnis de clous-à-crochet auxquels on suspend les cercles.
2. Petit cercle, de vingt-cinq pouces de large sur quinze de haut.
3. Grand cercle, de vingt-six pouces de large sur seize de haut.
4. Cercle sur lequel la leveuse (fig. 2, vign.) a étendu un papier doublé pour sécher.
5. Plan de deux cercles garnis de papier, pour faire voir la manière dont on les empile les uns sur les autres, l'arc de l'un sur le diamètre de l'autre, ainsi alternativement.
6. Pile de cercles garnis, vue en perspective.
7. Sonde, règle de cuivre, arrondie par les deux bouts, & dont les vives-arrêtes sont abattues; elle a treize ou quatorze pouces de longueur, & est de la grosseur que la figure représente; on a fracturé le milieu, la place ne pouvant la contenir dans toute sa longueur; la sonde sert dans cet atelier à reconnaître si le papier est suffisamment collé.
Planche 1

PLANCHE II.

 Peinture des feuilles d'éventails.

 La vignette représente une salle, dans laquelle deux ouvriers peuvent travailler.

Fig. 1. Ouvrière occupée à peindre une feuille: elle tient de la main droite un pinceau, & de la gauche une coquille, dans laquelle est là couleur convenable; vis-à-vis d'elle est le verrier qui contient le modelé: le verrier est soutenu par un pilier de bois à trois pieds.

2. Table sur laquelle est l'ais sur lequel est étendu un papier prêt à recevoir la peinture; l'ais est soutenu dans une situation inclinée par un petit coussin, d'un pouce & demi environ d'épaisseur.

 
Bas de la Planche.

Fig. 1. Planche ou ais, de quelque bois blanc (les autres bois teignent ou tachent le papier), sur lequel on colle seulement par les bords le papier sur lequel on doit peindre.

2. Ais sur lequel un papier est appliqué. Pour attacher ce papier, on commence par le mouiller légèrement avec une éponge imbibée d'eau claire; puis avec un pinceau trempé dans de l'eau gommée, on entoure toute la feuille d'un enduit de gomme, de trois ou quatre lignes de large; tournant ensuite la feuille, sens-dessus-dessous, on applique fortement les bords contre la planche, tirant en tous sens, & également, pour étendre & faire attacher le papier.

3. Deux pinceaux, de différentes grosseurs.

4. Coquillier, boîte divisée en cassetins, dans lesquels on met les godets qui contiennent les différentes couleurs, ou les coquilles qui au défaut des godets, les contiennent.

5. Coquille à mettre les couleurs.

6. Godet de verre propre à recevoir les couleurs.

7. Verrier, boîte de bois, dont le devant est fermé par une glace ou un verre blanc: cette boîte sert à conserver la feuille qui sert de modèle ou d'original aux peintres qui en font des copies.

8. Profil du verrier, le châssis à verre étant ouvert & éloigné de la caisse.

9. Compas, tour ou calibre; c'est une bande de carton, avec laquelle on trace sur le papier d'éventail, avant de peindre, les deux arcs de la gorge & du trou extérieur de l'éventail : a, le centre que l'on fixe avec un clou : b ou c, trous dans lesquels on introduit un crayon pour tracer le tour des grandes ou petites gorges: d ou e, trous où on introduit le même crayon pour tracer le petit ou grand tour de l'éventail.

 

Nota. Toutes les figures du bas de la Planche, & celles de la Planche suivante, sont vues du côté de l'ouvrière qui pratique les opérations qu'elles représentent.

Planche 2

PLANCHE III.

 Monture des éventails.

 Monter un éventail, c'est assembler la feuille avec le bois.

 La vignette représente une salle où deux ouvrières sont occupées aux principales opérations de cet art: on y voit quelques armoires servant de magasin.

 Fig. 1. Ouvrière occupée à rayer une feuille avec le jeton.

2. Ouvrière occupée à sonder.

 Bas de la Planche.

Fig. La feuille entièrement achevée, telle qu'on la remet aux mouleuses.

​​2. La forme : c'est une planche de bois de noyer, sur laquelle on a gravé vingt rayons partant d'un même point: les traits ont environ une ligne de large sur presque autant de profondeur. Le fond du trait est un angle aigu. Tous les rayons doivent être également distants les uns des autres, & occupent pour le petit tour moins que le demi-cercle.

 3. Forme pour le grand tour: les vingt rayons équidistants occupent le demi-cercle. Le centre de l'une & de l'autre forme est garni par une petite platine de cuivre percée d'un trou, pour que le centre soit mieux conservé.

4. Relative à l'opération de chercher le centre de la feuille. Pour la monture, le centre n'est pas toujours le même que celui que le peintre a marqué avec le calibre, fig. 9. de la Planche précédente, parce qu'il est du devoir des monteuses & de la perfection de l'ouvrage, de faire en sorte que les têtes des figures ou autres principaux objets ne se rencontrent pas dans un pli; pour cela, la monteuse promène la feuille sur la forme, l'endroit tourné du côté de la planche, jusqu'à ce que les têtes ou les autres objets à conserver ne se rencontrent point sur les traits de la forme, ni exactement sur le milieu de l'espace qui les sépare: en cet état elle assujettit la feuille avec un marbre ou autre corps pesant, pour se disposer à la rayer.

5. Relative à l'opération de rayer la feuille, & à la fig. 1. de la vignette. Les choses disposées, ainsi qu'il a été dit sur la fig. précédente, l'ouvrière affermissant encore la feuille de la main gauche, prend le jeton de la main droite, & le conduit le long des gravures de la forme, dans laquelle elle enfonce le papier qui par ce moyen se trouve rayé, a, marbre qui assujettit la feuille sur la forme. b b b, partie de la feuille déjà rayée : c, partie de la feuille non encore rayée : d, jeton dans une rayure à-moitié achevée.

6. Jeton de cuivre ou d'argent, de la grandeur d'une pièce de 24 sols.

7. Autre jeton emmanché.

 Nota. Toutes les figures du bas de la Planche, & celles de la Planche suivante, sont vues du côté de l'ouvrière qui pratique les opérations qu'elles représentent.

Planche 3

PLANCHE IV.

 

Fig. 8. Feuille entièrement rayée, de laquelle on a coupé à peu-près la gorge avec des ciseaux.

9. Opération de pincer, qui consiste à plier le papier dans les traits de la rayure, la peinture de l'endroit en-dehors.

10. Opération de plier, qui consiste à subdiviser en deux les espaces que les plis précédents laissent entr'eux.

11. Opération de sonder: c'est introduire la sonde, fig. 7. Pl. I. dans le milieu de la face à droite du pli saillant de la feuille, pour y introduire les brins du bois de l'éventail.

12. Éventail relevé, dont on va couper les côtés du dernier pli qui excèdent.

13. Couper l'éventail par en-bas, ou couper la gorge.

14. Enfiler : c'est faire entrer les brins dans les vides que la sonde a préparés.

15. Couper l'éventail par-en haut; c'est rogner l'excédent de la longueur des maîtres brins.

16. Border l'éventail avec une petite bande de papier, que l'on colle, moitié d'un côté & moitié de l'autre de la feuille.

17. Éventail entièrement achevé.

 



On trouvera à l'article du Tabletier, ce qui concerne la fabrique des bois d'éventails.*

Planche 4

 * Toutefois l'article Tabletier et les planches consacrées à ce métier ne parlent et ne montrent pas d'éventails ! Voici cet article : TABLETIER, s. m. (Corps de métier) celui qui travaille en tabletterie. Les maîtres tabletiers ne font qu’un corps avec les peigniers. Leurs ouvrages particuliers sont des tabliers pour jouer aux échecs, au trictrac, aux dames, au renard, avec les pièces nécessaires pour y jouer ; des billes & billards, des crucifix de buis ou d’ivoire ; d’où ils sont appelés tailleurs d’images d’ivoire : enfin toutes sortes d’ouvrages de curiosité de tour, tels que sont les bâtons à se soutenir, les montures de cannes, de lorgnettes & de lunettes, les tabatières, ce qu’on appelle des cuisines, des boëtes à savonnettes, &c. où ils emploient l’ivoire, & toutes les espèces de bois rares qui viennent des pays étrangers, comme buis, ébène, brésil, noyer, merisier, olivier, &c. Savary. (D. J.)



Vocabulaire de l'Art de l'Eventailliste (Panckoucke)

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Article "FAN"  in Chambers, Ephraim, 1680 (ca.)-1740 /

Cyclopædia, or, An universal dictionary of arts and sciences : containing the definitions of the terms, and accounts of the things signify'd thereby, in the several arts, both liberal and mechanical, and the several sciences, human and divine : the figures, kinds, properties, productions, preparations, and uses, of things natural and artificial : the rise, progress, and state of things ecclesiastical, civil, military, and commercial : with the several systems, sects, opinions, &c : among philosophers, divines, mathematicians, physicians, antiquaries, criticks, &c : the whole intended as a course of antient and modern learning (1728)


chambers 1 Chambers 2



 


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